Quand on devient familier d’un écrivain parce qu’on l’a lu depuis longtemps et régulièrement, fidèle au rythme et au style de ses publications, cette familiarité reste cependant quelque peu abstraite, comme celle d’un personnage un peu fantomatique qui vous accompagne sans que, comme lecteur, on puisse le connaitre vraiment. Et lorsque l’occasion se présente, c’est un peu comme si rencontrer le romancier, c’était aussi rencontrer un personnage de ses romans. Andreï Kourkov, romancier ukrainien de langue russe né près de Leningrad et citadin de Kiev, passant désormais à l’écriture en ukrainien notamment dans ses livres pour enfants, est un écrivain dont le personnage attachant confirme l’humanisme teinté d’une douce ironie qui émane de ses livres.
Lire la suite « L’humour au temps de la guerre, technique de survie »Forcer le destin, au féminin (trois films)
L’ouragane (Germaine Richier)
Voilà trois films vus en ce début 2025 qui, parlant de lieux et de moments distants et empruntant des styles narratifs différents, n’ont, au premier degré, pas grand-chose à voir entre eux. Ils partagent pourtant un trait majeur, en traçant le portrait de femmes confrontées à des situations qu’elles n’ont pas choisies mais qu’elles se refusent à subir, chacune à leur façon (pdf téléchargeable du texte –> ici).
Lire la suite « Forcer le destin, au féminin (trois films) »Que faire de la Russie ? Deux points de vue ukrainiens
Comment parler froidement et lucidement de votre ennemi lorsqu’il vous écrase sous les bombes et les violences en tous genres, qu’il viole vos intimités et s’approprie vos enfants ? Ce n’est pas un exercice humainement facile. Le 24 février 2023, date anniversaire de l’invasion russe, dans le cadre du cycle de conférences « Ukraine : identités et exils », dont la vocation est de donner la parole à des intellectuels ukrainiens, une conférence intitulée « Qu’est-ce que la liberté politique ? » s’est tenue dans l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, avec la double contribution de Vakhtang Kebuladze, professeur dans le département de philosophie de l’Université nationale Taras Chevtchenko de Kyiv, et Oleksandra Matviitchuk, avocate et militante des droits de l’homme et des réformes démocratiques. Oleksandra Matviitchuk dirige le Centre pour les libertés civiles, ONG ukrainienne qui a reçu le prix Nobel de la paix 2022 conjointement avec l’association russe Mémorial et l’opposant biélorusse Alès Bialiatski. Je ne présente pas un résumé complet de la conférence mais, via une sélection forcément subjective, une brève suite de réflexions des deux conférenciers qui se sont concentrés sur une question clef : comment, en tant qu’Ukrainien, se représenter l’histoire russe et quelles implications en tirer ? [version pdf de l’article téléchargeable ici]
Lire la suite « Que faire de la Russie ? Deux points de vue ukrainiens »L’Ukraine, nation d’Europe
L’histoire de l’Europe centrale et orientale est mal connue par les Européens de l’ouest que nous sommes : ce n’est pas un sujet prioritaire de l’enseignement scolaire, alors que nous sommes voisins. La connaissance commune ne va souvent guère au-delà de la référence à quelques évènements marquants du siècle dernier, entre révolution russe de 1917 et chute du mur de Berlin en 1990. Cette méconnaissance n’aide pas à la compréhension des mouvements qui agitent cette région, où l’histoire des nations diffère sensiblement de la constitution des Etats-nations ouest-européens. C’est un obstacle cognitif qui facilite la perméabilité à des récits raccourcis ou distordus de cette histoire. Beaucoup de citoyens ouest-européens découvrent d’une certaine façon l’Ukraine à l’occasion de cette guerre. L’Ukraine, cette appellation apparue à la fin du 12e siècle à partir d’un terme slave désignant la frontière, la marche, le bord… (la version pdf du texte est téléchargeable ici)
Lire la suite « L’Ukraine, nation d’Europe »Rififi(s) à Bruxelles
Les élections au parlement européen approchent. Metis Europe publie un dossier Europe 2019. J’y contribue par un article, Le destin européen, entre mémoire, événement et projet, qui mobilise la lecture croisée d’un roman, La Capitale, de l’écrivain autrichien Robert Ménasse et d’un essai, Quand l’Europe improvise, du philosophe néerlandais Luuk Van Middelaar. Lire la suite « Rififi(s) à Bruxelles »

